Chronique du fanzine LA MINE

April 19, 2021

Riffs lourds et lancinants d’un blues rock aux accents pistoliens, on est ici en territoire connu. La sauvagerie fait partie du deal de départ et Lux Bas-Fonds étend la bête chassée par nécessité plus que par posture. C’est passé l’incendiaire (et convenu) morceau d’ouverture que le chant se fait plus rauque et nous happe les oreilles, on est dans la masculinité fracassée d’un Miossec tant le gars parvient à s’étendre sans s’épancher.  Equilibriste, il l’est encore lorsqu’il sacrifie aux jeux de mots (« payer sa fracture », « cette came m’isole », « amnésie internationale ») payant ainsi sa côte-part au travers numéro 1 des groupes de rock en Français (ce bouge où on croise souvent des gars qui n’ont rien à dire et qui, sans le savoir, jouent les Bashung/Bergman ; l’indigence lyrique en plus). Heureusement Lux Bas-Fonds est très loin de cet écueil. Ils l’utilisent même d’une certaine manière à bon escient (et j’ai envie de croire qu’ils l’ont fait sciemment) rendant ainsi plus marquantes les nombreuses fulgurances de cet EP. C’est dans ses clairs-obscurs que le groupe nous invite dans ses épiphanies « Celui du Jour », « Côté cuir » ce dernier justement se place dans vos synapses pour devenir votre compagnon de castagne de tous les Pascal Praud que compte la Terre. Strasbourg avait signé la meilleure chanson de 2019 et c’est à Lux Bas-Fonds qu’on doit celle de cette année. Du rock à son meilleur en 2020, y’a pas à dire, cette année est celle du reset à tout point de vue.

Otto Brute

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